Inspirée par la lecture du conte initiatique de Pierre Pelissier « 7 Grains de lumière dans le cœur des Guerriers » et par le très classique livre de base de la communication non violente « Les mots sont des fenêtres » de Marshall B. Rosenberg, plus mon petit grain de sel personnel, cette méthode est un atout puissant pour empêcher qu’un conflit ne tourne vinaigre, voire pour que les protagonistes ressortent tous deux satisfaits de leur échange.
On y va : vous êtes pris dans un désaccord avec une personne et vous sentez la moutarde vous monter au nez.
La première étape consiste à être témoin de votre propre émotion. L’identifier (colère, douleur, tristesse) sans s’identifier à elle. « Je suis en colère » constatez-vous pour vous-même (mais je ne suis pas la colère). Ça monte, ça bouillonne, ça heurte… La clé pour ne pas exploser : restez attentifs à vos sensations physiques, à vos pieds sur le sol, à votre respiration. Prenez ce temps. Vous signalez à votre corps que vous avez bien reçu l’émotion, ok. Maintenant, pour ne pas être mu par une réaction, mais pour contrôler votre réponse, vous êtes un peu plus calme, vous pouvez boire un verre d’eau imaginaire, sentir l’eau couler dans votre gorge ou tout autre petit « truc » qui vous appartient et vous permet de temporiser. Tout cela se passe très vite bien sûr, cela laisse à l’autre le temps de vous agonir d’arguments, de contre-vérités, voire de sournoises manipulations* (du moins, c’est ainsi que vous le voyez à cet instant T !) Et cela nous mène à notre deuxième étape que voilà :
La deuxième étape : l’autre argumente, clame, déclame, justifie, pontifie (selon vous)… Au lieu de le contrer comme vous en avez sans doute furieusement envie, vous ponctuez ses assertions par des « Ok », « Bien », « Bon » … car vous vous souvenez de cet accord toltèque qui vous demande De ne pas en faire une affaire personnelle. Vous décidez donc de faire à votre adversaire le crédit d’une parole sensée (elle l’est, indéniablement, au moins pour lui). Ici, votre force consiste à ne pas rentrer dans la lutte en argumentant, contredisant, car la lutte renforce la résistance. Vous commencez à être dans la réponse, vous ne nourrissez pas le conflit, vous prenez votre pouvoir.
Lors de la troisième étape, vous êtes désormais plus calme, vous interrogez l’autre pour bien comprendre ses motivations, ce qui génère son désaccord ou son avis contraire. « Pourquoi n’es-tu pas d’accord ? »
La quatrième étape consiste à reformuler ce que vous avez entendu, au plus près de ce qui a été dit, et à demander à l’autre si c’est bien cela. « Si je comprends bien… » « C’est bien cela ? »
Cinquième étape : l’autre a acquiescé : « Oui, c’est bien cela » Attention, maintenant vous allez vous-même formuler votre point de vue, non pas en l‘opposant, mais en le JUXTAPOSANT. Bannir absolument le « Mais » (qui relance le conflit) et formulez des « Et, en même temps… », « De mon côté… », « Pour moi, … » L’autre, qui a été entendu et reconnu, est désormais beaucoup plus à même d’écouter votre point de vue.
Sixième étape : les contraintes respectives sont posées, il s’agit maintenant pour vous de proposer une solution gagnant/ gagnant, voire d’inviter l’autre à en trouver une, ou, en dernier recours, de surseoir pour avoir chacun le temps de la réflexion.
Vous avez fait preuve d’assertivité, bravo ! Et sinon, n’hésitez pas à vous entraîner !
Nota Bene : Attention, comme tous les outils, celui-ci peut devenir un outil de manipulation, ce à quoi il n’est nullement destiné. Pratiquez-le en tout désir d’améliorer la communication et de comprendre le point de vue de l’autre, sans pour autant renier le vôtre. Votre sincérité est le meilleur gage pour une communication efficace.